Les dépenses de santé pèsent très lourd sur le budget des ménages les plus modestes, au point de creuser encore davantage les inégalités sociales. Heureusement, les remboursements de l’Assurance maladie allègent ce poids.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) vient de publier une étude sur les dépenses de santé des Français. Verdict : si celles-ci creusent fortement les inégalités sociales, la Sécurité sociale joue un rôle compensateur crucial.
LES DÉPENSES DE SANTÉ RENFORCENT LES INÉGALITÉS
Le système de protection sociale français est ainsi fait que l’Assurance maladie prend généralement en charge la majeure partie des dépenses de santé des Français. En effet, à l’heure actuelle, la Sécurité sociale couvre près de 80 % des frais médicaux. De leur côté, les mutuelles santé, assureurs et institutions de prévoyance interviennent en complément.Plus de 5 000 euros : c’est le montant moyen des frais de santé remboursés par l’Assurance maladie chaque année aux ménages français.
Naturellement, les remboursements versés par la Sécurité sociale aux ménages à revenus modestes sont particulièrement importants. Si ce constat semble positif, il traduit en réalité de fortes inégalités sociales. En effet, les moins fortunés, souvent dépourvus de mutuelle santé, sont fortement dépendants des versements du régime général.
Par ailleurs, les hospitalisations sont plus fréquentes pour les personnes issues de milieux modestes. En conséquence, elles doivent subir de plus nombreux soins médicaux.
L’ASSURANCE MALADIE RÉDUIT LES INÉGALITÉS
Grâce aux remboursements médicaux, les ménages défavorisés disposent de davantage de revenu disponible. Les chiffrent parlent d’eux-mêmes : les prestations de la Sécu représentent l’équivalent de près de 40 % du revenu disponible des 20 % les plus pauvres !
Les Français les plus modestes sont d’ailleurs nombreux à bénéficier de la Complémentaire santé solidaire (CSS, anciennement nommée CMU).Pour rappel, la CSS est une complémentaire assurée par l’État. Elle prend en charge 100 % des dépenses médicales des plus modestes.
L’Assurance maladie joue par conséquent un rôle crucial de redistribution des revenus en France et d’allègement des inégalités sociales. Un argument de taille pour les partisans du projet de la Grande Sécu, qui viserait à réduire les prérogatives des assureurs santé au profit de celles de l’Assurance maladie.